Les 29 et 30 novembre 2021, le CNRS a célébré, lors d’un événement organisé au palais Brongniart à Paris, la signature de son 200e LabCom1 actif, réunissant le Laboratoire de spectroscopie pour les interactions, la réactivité et l’environnement (Lasire), site RPE d’Infranalytics, et le groupe TotalEnergies. Focus sur cette collaboration qui, avec le Labcom IC2MC liant Total avec le COBRA, site FT-ICR de Rouen, vient renforcer nos liens avec TotalEnergies en amont du contrat global qui sera signé par Infranalytics avec ce grand groupe.
« Nous avons une relation de confiance de longue date avec le CNRS qui est un partenaire stratégique de notre croissance dans les énergies nouvelles et sur les thématiques du développement durable », déclare Marie-Noëlle Semeria, directrice de la R&D de la compagnie TotalEnergies. C’est pour aller au cœur de la matière dans ces énergies décarbonées que l’entreprise lancera, fin novembre, le Centre de résonance magnétique électronique pour les matériaux et l’énergie (CR2ME) localisé à Lille. Ce laboratoire commun avec le Laboratoire de spectroscopie pour les interactions, la réactivité et l’environnement (Lasire), son partenaire d’une dizaine d’années, caractérisera d’un point de vue chimique de nouveaux matériaux plus durables appliqués au secteur de l’énergie.
Au cœur de cette collaboration : une expertise unique sur la résonance paramagnétique électronique (RPE). « Cette technique permet d’étudier des électrons non appariés, c’est-à- dire qui commencent à se déplacer librement au sein d’un matériau, et qui sont des marqueurs de son vieillissement et de sa dégradation », explique Hervé Vezin, directeur du Lasire. « Bénéficier de l’expertise unique du Lasire en RPE est pour nous un important facteur de différenciation qui vient renforcer notre démarche d’innovation dans les énergies renouvelables et l’électrique », soulève Marie-Noëlle Semeria. La RPE sera ainsi utilisée pour améliorer la fiabilité et la sécurité de batteries tout- solide14 dédiées aux véhicules électriques – technologie au cœur des développements de Saft, filiale de la compagnie TotalEnergies. Mais elle servira également à l’étude du vieillissement de panneaux solaires, au recyclage des plastiques ou encore à la fabrication de biocarburants pour l’aviation. Le laboratoire commun, d’une durée de quatre ans, s’appuiera sur une équipe d’une quinzaine de personnes. « De plus, grâce à un financement dans le cadre du Contrat de Plan État Région Chemact de la région Hauts-de- France, nous disposerons d’un nouvel instrument dès 2022 : un spectromètre RPE de 263 GHz. Celui-ci permettra des analyses encore plus précises des espèces chimiques présentes dans un échantillon, donc de mieux comprendre le vieillissement des matériaux pour en fabriquer de nouveaux plus performants. Cet équipement, unique en France et seulement le troisième au monde, sera un atout majeur pour conserver un coup d’avance », précise Hervé Vezin.
1 Les acteurs impliqués dans un Labcom pilotent ensemble des recherches encadrées par une feuille de route d’une durée de 3 à 5 ans. Ils partagent des moyens humains, financiers et matériels pour résoudre un même défi scientifique dans un cadre stable et renouvelable.