Comment améliorer nos capacités d’analyse de biomolécules et de nanomatériaux à base d’acides gras ? Est-il envisageable de sonder directement le voisinage des atomes d’oxygène ? Des chercheur.e.s CNRS de Montpellier viennent de montrer que grâce à une nouvelle voie d’enrichissement isotopique en 17O/18O, des analyses très haute résolution par RMN solide et FT-ICR sont désormais possibles !
Les acides gras sont l’une des principales familles de biomolécules. Ils font l’objet de nombreuses recherches, dans des domaines très appliqués ou plus fondamentaux, comme en biochimie (lipidomique…), ou pour la synthèse de (nano)matériaux. Malgré leur importance, aucune méthode systématique d’enrichissement isotopique en 17O/18O n’avait jusqu’à présent été décrite, empêchant par là-même le recours à des techniques de spectrométrie de masse ou spectroscopie RMN très haute résolution pour l’étude de ces molécules. Une équipe de chercheur.e.s CNRS a réussi à mettre au point des protocoles de synthèse basés sur la mécanochimie, permettant d’enrichir en 17O ou en 18O un grand nombre d’acides gras saturés et insaturés. Ces travaux, récemment publiés dans le journal Chem. Commun., soulignent les nombreux avantages de cette nouvelle voie d’enrichissement, qui s’avère très peu coûteuse, facile à mettre en œuvre (synthèses à pression et température ambiante), et très bien adaptée à des analyses RMN 17O haute résolution et FT-ICR. À titre d’exemple, les études FT-ICR menées au laboratoire COBRA à Rouen ont permis d’apporter un éclairage inédit sur les mécanismes d’enrichissement isotopique pendant le broyage à billes (ball-milling).